La résurrection de Micheline ou Micheline à la remorque…

Les plus anciens d’entre-vous se souviennent peut être de ces deux titres d’articles autrefois parus dans Loco-Revue à propos de ces curieuses remorques d’autorails. Le second, paru au début des années 90 sous la plume d’un petit nouveau chez LR à l’époque, aujourd’hui devenu rédac’chef (Yann Baude) gm’avait poussé à la réaliser en plasticard avec des bogies Jouef de récup et les moyens du bord, du mimo pur jus (miséramodélisme), à l’époque, pas d’impression 3D ni même de CAO ni même gros moyens tout ado que j’étais, faute de mieux, elle faisait la paire avec mon 2800 Roco ou mon bon vieux Picasso Jouef. Puis vient le kit en résine d’Apocopa, très correct de prix abordable et régulièrement réédité depuis, une très bonne base pour un modéliste bricoleur, je vous en avais proposé une amélioration toujours dans LR au début des années 2000 avec pour titre « la résurrection de Micheline » qui avait emballé le rédac’chef de l’époque Jean-Paul Quatresous. Quasiment 20 ans se sont écoulés depuis et l’offre et surtout le niveau de reproduction de nos autorails miniature à grandement évolué si bien que je suis toujours sue ma faim d’une belle XR8800 d’un niveau de détail et de gravure quasiment comparable aux VH et autres Picasso récemment sortis chez divers fabricants et l’annonce par REE d’un X2800 n’a fait qu’accroitre ma motivation!

Cette curieuse série de remorques est sans doute l’un des véhicules les plus étonnants de la SNCF, lui même issu d’une des automotrices les plus originales et novatrice d’avant guerre, la Micheline 23 dîte « 96 places ». Ce curieux engin à la longueur démesuré (plus de 30m) reposait sur deux bogies porteurs à 4 essieux chacun et était mu par un « truck » moteur central équipé d’un moteur à essence Panhard de 400cv complétement indépendant de la caisse!

Garés pendant la guerre faute d’essence, ils furent jugés trop couteux en pneumatiques et dangereux à cause de l’usage de l’essence et ne reprirent quasiment pas de services réguliers. La SNCF ayant décidé d’équiper tous les autorails le pouvant d’organes de choc et de traction et d’en équiper de constructions les séries unifiées, le besoin en remorques d’autorails se faisait pressant, il fut alors décider des transformer toutes les unités en remorques d’autorails, les caisses étaient encore comme neuves et leur construction ultra légère se prêtait particulièrement bien à cela.

C’est l’ingénieur Louis Bruhat qui mis au point les modifications à réaliser sur ces Michelines, plus question d’utiliser des pneus rails, ce sont donc des bogies Diamond de 1918 équipant les célèbres wagons TP, disponibles à profusion qui furent curieusement choisis! Ces bogies de wagons de marchandises présentaient l’avantage de la légèreté, indispensable sur une remorque d’autorail, un ingénieux système de suspension et d’amortissement permis de procurer à ces remorques un confort relativement convenable, les bogies Decauville équipant les remorques éponymes et les innombrables remorques unifiés ne brillaient de toutes façons pas sur ce point, le niveau de confort devait donc être comparable. La caisse quant à elle s’est vu amputée de ses cabines avec reconstruction d’un bouclier frontal et la partie centrale sérieusement raccourcie par l’amputation du compartiment à bagages. Ces modification donnèrent naissance à un véhicule aussi laid qu’adorable qui fait toute sa singularité et donc son intérêt en miniature!

23 exemplaires ont étés réalisés au tout début des années 50. Elles ont assuré une longue carrière sur la région Sud-Est. Elles y ont sillonné la plupart des lignes rayonnant autour de Lyon, Dijon et Clermont-Ferrand, on pouvait les voir de Besançon à Marseille remorquées par la plupart des autorails en service à l’époque, Picasso, X2400, X2800, mais aussi VH, ABJ, DeDietrich « 44000 », Somua ou Decauville, et même parfois par des Panoramiques! C’est dire la multitude de possibilités et de services envisageables. Elles pouvaient naturellement entrer dans des compositions avec d’autres types de remorques, unifiés, Decauville et mêmes renforcées (remorques des Z7100), il en existe d’ailleurs une très belle photo publiée dans divers ouvrages mettant en scène une de ces XR8800 avec une ZR7100 et un X2400. Elles ont étés radiées à l’orée des années 70.

Le kit va être proposé sous la forme d’un modèle en métal, caisse et châssis photogravés, bout de caisse en fonderie cire perdue issue d’un maitre modèle dessiné en 3D, accessoires en fonderie de maillechort et en photodécoupe. Caisse livrée formée, détails sous châssis et aménagement intérieurs en résine, bogies REE, attelages à élongation et marquages par decalcomanies. Vitrages encastrés en découpe laser.

L’étude est déjà bien avancée, le kit devrait être disponible courant d’hiver 2022 et est à réserver des aujourd’hui pour cibler les quantités à fabriquer.

A propos de mes contrepoids de roues moulés.

Pour démentir les propos d’un confrère et préciser les choses concernant les contrepoids de roues qui équipent les vapeurs AMF. Je voudrais mettre en avant que ces contrepoids équipent tous les modèles de la gamme AMF sortis depuis la 141TB excepté la 230TA. Seule la technologie de fabrication a changé au fil du temps, d’abord en résine, abandonné pour des raisons de durabilité du moule au profit d’impressions 3D à son tour abandonné au profit de la cire perdue moins couteuse à mettre en œuvre. Avant de prétendre que cette solution est « un effet bénéfique de la concurrence » ce confrère aurait pu avant de s’attribuer cette invention se renseigner un peu. Je n’ai rien pompé à personne c’est mon ami Cyril Ducrocq qui m’avait soumis l’idée et nous nous étions tous deux empressé de la mettre en application en 2016 tant sur mes kits que sur ceux de Trains d’Antan, 5 ans déjà, cette conception n’est apparu chez ce confrère Suisse que tout récemment, donc même si on peux lui attribuer d’avoir réinventé « la roue » compte tenu de l’ampleur de sa gamme, c’est à Cyril qu’il faut attribuer cette « technologie » si on peux l’appeler ainsi de contre-poids moulés. Certes cela pourrait être mieux avec des roues en bronze moulées d’un bloc avec leur contrepoids et leurs rayons sur le maneton ou pas selon le modèle mais ça ne serai pas non plus le même prix, c’est un choix qui me permet de continuer à sortir des kits, choix que j’assume pleinement! Et d’ailleurs cette offre existe vu qu’il la propose, est-il besoin de dénigrer son prochain pour prouver que son travail est bon, je n’en suis pas sur, chacun jugera.

141TC, les impressions 3D avant fonderie

La reprise s’amorce avec la livraison ce jour des prototypes en impression 3D des futures fonderies de la 3-141TC. La plupart des pièces sont tirées en double au cas où il y aurait des ratés ou de la casse durant le transport ou la prise d’empreinte.

Ces pièces sorties d’impression sont translucides, OK on ne voit pas grand chose, un coup d’apprêt s’impose. Mais avant un petit coup d’oeil sur les contrepoids de roues. Ces derniers seront comme les autres pièces en fonderie de maillechort, on voit bien sur cette première photo que le dos de ces derniers prends strictement la forme des rayonnages de roues en « négatif », ils s’intègrent donc dans les rayonnages et reproduisent ainsi le remplissage complet de la roue sur son épaisseur comme en réalité.

Les autres pièces sont décrites dans les illustrations, on retrouve ainsi les habillages de blocs cylindres, le dome vapeur et la sablière, les deux modèles d’échappements, les deux modèles de portes de boites à fumées Etat d’origine et Nord, la première est pré-percée au dos pour y installer un volant central (141TC) ou en rester dépourvu (140C). Notez aussi les lanternes Etat et Est qui sont devenues unifiées SNCF et qui vont être commercialisées également au détail. Elles sont prévues pour recevoir en leur dos des leds CMS bicolores dans le cas d’utilisation sur des locomotives ou rouges pour une utilisation en fin de convoi.

En parallèle, pour profiter de cette salve d’impression 3D et suite à une discussion sur le forum LR, une grappe d’attelages NEM 363 spécialement conçues pour équiper les modèles Lemaco/Lematec, Fulgurex ou Metrop, mais aussi des kits qui en sont dépourvus, ils se montent tout simplement en lieu et place de la reproduction de l’attelage à vis en récupérant ressort et goupille du montage d’origine. Ils seront moulés en maillechort gage de robustesse et utilisable avec les têtes normalisées de votre choix.

Toutes ces pièces partent à la fonderie dans les prochains jours avec d’autres grappes destinées notamment à la 240P et aux 221 et 230 PLM Model Loco France. Rendez-vous dans quelques semaines pour voir le résultat des tirages.

A propos des Model Loco France, le réassort des tourillons n’en fini plus d’arriver, on croise les doigts pour la fin du mois. Idem avec un réassort de roues de 12mm pour les tenders à bogies Midi des Atlantic commandés en juin et livrables seulement mi octobre.

Pour terminer, je me permet de rappeler que je ne participe pas à Railexpo cette année, plusieurs collègues ont fait ce même choix, je compte donc sur vos commandes en ligne!